Conférence le 23 juin - Le Risque Terroriste Chimique

11 participants
La date limite de clôture des inscriptions est passée.
 Le Club Développement International (CDI), auxquels s’associe le Club Marine, organise une conférence sur le thème de
 
 
Le Risque Terroriste Chimique
 
avec
 
le Professeur Pierre Braquet
 
Docteur en Pharmacie, Docteur ès Sciences (chimie organique / synthèse asymétrique)
 
le jeudi 23 Juin 2016 à 19h15
 
dans les salons du Cabinet DENTONS,
au 5, Boulevard Malesherbes, Paris 8ème, M° Madeleine
 
 
 
Pourquoi se pencher aujourd’hui sur ce thème, à la fois si méconnu et si effrayant ? Parce qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, parce le sujet est d’importance (cf. ci-dessous la présentation qu’en fait le Professeur Braquet) et parce que nous avons rencontré l’intervenant idéal pour nous en parler (cf. le profil de notre intervenant, également ci-dessous). Et puis aussi parce que ce n’est pas le genre de la maison de jouer la politique de l’autruche : mieux vaut connaître le sujet, plutôt que de le découvrir une fois que le risque se sera matérialisé.
 
Dernière chose, même si cela n’est pas forcément évident pour tout le monde, c’est un sujet éminemment international, et qui concerne absolument tout le monde, d’autant plus que, comme l’explique très précisément le Professeur Braquet, aussi bien Al-Qaïda que Daech s’y intéressent de très près…
 
Le passionnant exposé du Professeur Braquet sera suivi, comme à l’habitude, d’une bonne séance de questions / réponses, puis d’un excellent cocktail - buffet.
 
Alors n’hésitez pas ! Inscrivez-vous en cliquant sur le bouton d’inscription ci-dessous, la P.A.F. s’établissant selon le barème habituel : étudiants et hors postes 10 euros, cotisants 25 euros, non-cotisants et extérieurs 40 euros.
 
En espérant vous y retrouver très nombreux !
 
Catherine Mantel, H76, membre du Bureau du CDI
Pierre-Yves Carpentier, H81, Président du CDI


Présentation du sujet par le Professeur Pierre Braquet
LE RISQUE TERRORISTE CHIMIQUE
Pierre BRAQUET, D Pharm, D Sc, FMES (IHEDN)

 
 
Professeur (em.) de pharmacologie, Louisiana State University, New Orleans, USA                                                                                      
Plus de détails : https://www.linkedin.com
 
Une arme nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosifs est dans le jargon militaire, une arme dite NBC qui est soit nucléaire, soit biologique, soit chimique, à laquelle, à la suite de la montée du terrorisme, les termes « radiologique » et « explosifs » furent ajoutés pour désigner : (i) la dissémination de déchets radioactifs contaminants, par exemple par une « bombe radiologique » (différent d'une explosion nucléaire), (ii) et les armes explosives (ex : TATP : tri acétone tri peroxyde utilisé lors des attentats de Bruxelles). On parle donc de NRBC-E en français ou CBRN en anglais (termes officiels de l'OTAN selon le glossaire OTAN AAP15). Le « terrorisme chimique » utilise l’arme chimique par des groupes terroristes dans le but de tuer, blesser, et perturber la population d’un pays à dessein de revendication politique. Une arme chimique est constituée d’un ou plusieurs produit(s) chimique(s), toxique(s) pour l'humain et souvent pour tout ou partie des animaux, voire pour les plantes. Cette arme doit être bon marché, facile à produire et à transporter (« l’arme de destruction massive dite du pauvre » qui ne peut se payer le nucléaire). Il suffit d’avoir un chimiste (une simple première année d’université suffit!) et de se fournir en matières premières qui sont parfois disponibles dans le commerce (internet).
 
La Menace de terrorisme chimique aujourd’hui est bien réelle (déclaration de M. Valls au Figaro le 19 novembre 2015) : Al-Qaïda décrit son grand intérêt pour les armes chimiques dans le 11e volume de 5000 pages de son « Manuel du Mudjahidin ». Le thème en est : "Comment construire des armes chimiques et biologiques". Avec l’émergence de Daech formé à partir d’un noyau d’anciens membres du partie BAAS et ex-collaborateurs de S. Husseïn, la menace de terrorisme chimique s’est encore accrue : un certain nombre des élèves d’  « Ali le Chimique » (Ali Hassan al-Majid, علي حسن الماجد) bras droit de S. Hussein sont passés à Daech, qui ne se gêne pas pour montrer son grand intérêt pour ce type d’armes ; les exemples d’attaques chimiques par Daech sont nombreux : contre la localité de Zalouiya au sud de Tikrit, lors du siège de Kobané contre les Kurdes du YPG, etc...
 
Encore plus inquiétant, selon le «Washington Post» du 24 oct 2014, Daech aurait saisi une usine d’armes chimiques et disposerait donc d’une usine de production, située dans le Nord du pays, zone contrôlée par les terroristes. Daech se fait fort aussi de recruter des chimistes si possible ayant reçu leur formation en Allemagne (annonces faites dans des journaux du Maghreb).  Avec la récupération d’usine d’armes chimiques par Daech, le risque atteint un nouveau seuil : avec 10 à 14 millions de dollars US (Daech est et reste, malgré les bombardements de la coalition, et de très loin l’organisation terroriste la plus riche), il est possible de se doter d’une installation de production de phosgène – un agent chimique relativement facile à produire – de taille raisonnable.  Il est aussi relativement facile de fabriquer un agent neurotoxique, puisque les techniques qui sont mises en jeu sont à peu près les mêmes que celles utilisées pour la fabrication d’insecticides. Il est intéressant de noter que la Grande-Bretagne et les États-Unis ont levé le secret sur la formule de fabrication du gaz neurotoxique VX, l’un des plus puissants agents neurotoxiques! En outre, les molécules qui entrent dans la composition du sarin (un gaz neurotoxique) sont utilisés dans la fabrication industrielle des ignifugeants, des additifs pour l’essence, des plastifiants, des solvants, de la céramique et des antiseptiques.
 
Les vecteurs de dissémination sont nombreux : (i) Une bombe chimique explosant dans un espace clos: un aérogare/un centre commercial… très fréquenté tuerait sans doute des centaines de personnes – (ii) Un avion d’épandage (ou un drone…) survolant à basse altitude un stade bondé ferait des milliers de victimes – (iii) La distribution de toxiques chimiques dans les circuits d’aération des grands buildings de bureaux pourrait aussi entraîner des centaines de mort – (iv) Un générateur de fumée placé à l’arrière d’une camionnette qui sillonnerait les rues d’une ville permettrait de tuer des dizaines de milliers de personnes par dissémination sous forme d’aérosol, etc.
 
Dans cet exposé seront détaillés les points évoqués ci-dessus à la lumière des différents types de toxiques potentiellement utilisables par les organisations terroristes. Seront aussi évoqués les moyens de protection, de traitement, la nécessité de services de renseignement spécialisés pour essayer de prévoir de telles attaques…
 
Profil du Professeur Pierre Braquet

Le Pr Pierre Braquet est Docteur en Pharmacie, Docteur ès Sciences (chimie organique/synthèse asymétrique) Bordeaux I et II. Lors de cette dernière thèse, il mit au point un logiciel 3D de comparaison des conformères des intermédiaires formés lors des synthèses asymétriques (1970).   Il est sorti major de l’Ecole Santé Navale (Bordeaux 1970) et major de l’Ecole d’Application (Paris 1971).
       Après un stage postdoctoral au Collège de France, il a été affecté à l'Hôpital d’Instruction des Armées Sainte-Anne à Toulon (1972-74) où il a créé le premier système informatisé de gestion des services pharmaceutiques hospitaliers: gestion des stocks, comptabilité analytique/service hospitalier, lissage exponentiel,...
En 1974, le Pr Pierre Braquet a été nommé chef des services Informatiques à la Direction Centrale du Service de Santé des Armées (DCSSA). Lors de cette affectation, le Pr Pierre Braquet se spécialisa en recherche opérationnelle (CIRO) : il réalisa, entre autres, des modèles de simulation des effectifs basés sur les processus markowiens. Une application basée sur ce processus de modélisation, permettant la prévision du nombre de médecins futurs diplômés, fut publiée dans les Cahiers de Sociologie et Démographie Médicale en 1979. Si elle avait été appliquée au niveau national, cette étude aurait pu permettre d’éviter le manque de diplômés, quelques années plus tard. En 1978, souhaitant poursuivre sa carrière dans le domaine de la recherche pharmaceutique, le Pr Pierre Braquet démissionna du Service de Santé des Armées.
 
           Il entra dans l'industrie pharmaceutique comme adjoint au président des Laboratoires Fournier à Dijon, puis en 1980, il rejoint Merck Sharp & Dohme (MSD) à Paris, d'abord comme directeur de projet, puis comme directeur des programmes de développement. Lors de son passage chez MSD, il mit en évidence les effets piégeurs de radicaux libres de différentes drogues et composés naturels dont les extraits de myrtille (Difrarel®), raisin et cassis. En ce qui concerne les extraits naturels, ces travaux furent à la base du rôle des antioxydants dans l’alimentation, avec les excès observés aujourd’hui : en effet, dès 1979, Il avait aussi publié qu’un excès d’antioxydant était délétère, ce qui fut confirmé bien plus tard par d’autres équipes travaillant sur les effets négatifs de surdosage de vitamines liposolubles (A et E).  Parallèlement, des travaux de recherche furent conduits en collaboration avec MSD Research Laboratories à  Rahway, NJ (USA), principalement avec le Dr T.Y. Shen (père de l’indométacine, le premier anti-inflammatoire non stéroïdien). Différentes synthèses furent réalisées concernant la recherche d’inhibiteurs de 5-lipoxygénase, basées sur la présence d’un centre « captodateur » (centre « radicophile ») dans les structures étudiées.  
          En 1982, le Pr Pierre Braquet rejoint le Groupe Ipsen Beaufour comme directeur de la recherche. En 1983, il développa le "Ciclétanine" (Tenstaten® antihypertenseur). En 1984, le Pr Pierre Braquet a été promu Directeur Général Recherche. C’est à cette époque que le Pr Pierre Braquet découvrit les antagonistes du « Platelet Activating Factor » (PAF) : en effet, en 1983, le Pr Pierre Braquet mit en évidence que le Ginkgolide B isolé de l'arbre chinois Ginkgo biloba (la seule molécule du monde végétal disposant d’un groupe tertio-butyle) inhibait la fixation du PAF à son récepteur.  L’utilisation de cette molécule dans les modèles de pathologie expérimentale chez l’animal (hyperréactivité bronchique, rejet de greffe, choc septique…) a permis de réaliser la pharmacologie du PAF au niveau de l’entreprise mais aussi au niveau mondial : le Ginkgolide B fut mis à la disposition de plus de 400 laboratoires universitaires au niveau international. Ces travaux ont permis au Pr Pierre Braquet d’obtenir plusieurs distinctions scientifiques majeures au niveau national et international (voir in fine).
 
          Dans le cadre de cette recherche aussi bien que celles exécutées plus tard dans le cadre de Bio-Inova Life Sciences International, le Pr Pierre Braquet a établi une coopération scientifique étroite avec le Professeur E J Corey, Prix Nobel de chimie (Harvard University) qui réalisa la synthèse très complexe du Gingkolide B.  Le Pr Pierre Braquet a aussi collaboré activement avec l’équipe du Pr Sir John Vane, Prix Nobel de médecine (William Harvey Institute). Cette collaboration portait sur les mécanismes de vasoconstriction/vasodilatation et tout particulièrement sur l’oxyde nitrique et l’endothèline. Le premier symposium international sur ce dernier médiateur avait été organisé à Londres par les Pr T. Masaki (Japon), J. Vane et P. Braquet.
 
        Lors de cette période, le Pr Pierre Braquet souhaitait disposer de sa propre entreprise de R&D. Telle est la raison pour laquelle il créa avec son épouse, le Dr Monique Braquet (Dr es Sciences,  pharmacien Biologiste, radiobiologiste et spécialiste des grands brûlés) Bio-Inova Life Sciences International, société de biotechnologie, spécialisée dans les essais biologiques liés à l’essai clinique du médicament. Cette société, créée sans aucun capital risque en 1991, uniquement sur fonds propres des créateurs, fut évaluée quelques années plus tard à 32 millions de dollars (US) - lors du rapprochement avec Focus USA. Cette société a toujours assuré son développement sur ses fonds propres. Plus de 250 emplois cadres (médecins, pharmaciens, docteur ès sciences, ingénieurs) et techniciens furent créés dans le cadre de Bio-Inova en France. Après une croissance rapide, la société a établi des laboratoires en Amérique du Nord (Montréal, inauguré par Madame Pauline Marois, premier ministre du Québec), en Turquie (Ankara, inauguré par Monsieur Süleyman Demirel, président de le République turque) et en Chine (Pékin). En 2003, pour accroitre son développement aux USA, Bio-Inova  fusionna avec Focus Technologies, propriété du groupe financier « Crédit Suisse First Boston ». Focus était l'un des premiers laboratoires de microbiologie privée aux Etats Unis, disposant de plateformes à Washington DC et Cypress CA. Par ailleurs, des partenariats avec AML en Israël (Herzilia), Ampath en Afrique du Sud (Prétoria), Dorevitch en Australie (Melbourne) et en Amérique du Sud (Fleury, Sao Paolo, Brésil ; SIPLAS, Bogota, Colombie ; Hidalgo, Buenos Aires, Argentine) permirent à la société d’avoir une couverture mondiale, indispensable pour la conduite des essais cliniques. La société avait alors comme clients les plus grands groupes pharmaceutiques comme Pfizer, Sanofi, Bayer, etc… avec lesquels elle établit des programmes de collaboration soit sur des essais biologiques classiques, soit sur le développement de nouveaux biomarqueurs pouvant être associés aux recherches cliniques basées sur la génomique, le protéomique et le métabolomique.
 
        Son travail scientifique a abouti à plus de 50 brevets et environ 850 publications. En janvier 1993, la revue américaine Science (1993, vol 259) l’a classé comme sixième « producteur » scientifique mondial. En septembre 2001, le Pr Pierre Braquet a été sélectionné par l'American Society for Information Science & Technology comme l'un des auteurs les plus cités en pharmacologie au cours des deux dernières décennies. La découverte des antagonistes du PAF par le Pr Pierre Braquet a été récompensée par le prix Galien de la recherche pharmaceutique en 1988, le prix EBRA remis à la « Royal Society » à Londres la même année, l'ordre du mérite scientifique au Brésil, la médaille de la ville de Paris, et plusieurs autres récompenses au niveau européen, américain et par l’Académie des Sciences en URSS. En 1985, le Pr Pierre Braquet a été nommé « visiting professor » à l’Université de Georgetown (Washington DC, USA). En 1988, il a été promu professeur à l’Université d’état de Louisiane, à la Nouvelle Orléans. Le Pr Pierre Braquet a aussi enseigné au département de pharmacologie de l’Université de Sherbrooke au Canada.  En 1990 le Pr Pierre BRAQUET fut élu membre correspondant de l'Académie Royale des Sciences d'Espagne. Le Pr Pierre Braquet est chevalier de la Légion d’Honneur (Ministère de la Recherche) et chevalier de l’Ordre National du Mérite (Ministère de la Recherche).
 
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