Conférence de J. Gravereau sur le thème des pays émergents et de leur dette chinoise

44 participants et 2 intéressés
La date limite de clôture des inscriptions est passée.


Chers membres du Club Développement International (CDI) et du Club Stratégie de l’Entreprise, 


Nous avons le grand plaisir de vous annoncer la tenue d’une superbe conférence, dont voici les principales caractéristiques :


Thème : les pays émergents et leur dette vis-à-vis de la Chine, contractée dans le cadre des projets sur la Route de la Soie

 

Intervenant : Jacques Gravereau (H72)

 

Lieu : dans les salons de DS Avocats, sis au 6, rue Duret 75116 Paris

 

Date : le lundi 13 Mai 2019 à 19h15

 

Le thème des pays émergents et de leur endettement est un thème d’actualité, qui vient s’inscrire dans le droit fil des conférences organisées ou co-organisées par le CDI ces dernières années atour du thème de la Route de la Soie telle qu’annoncée par le Président Chinois Xi Jinping.


 Comme vous le confirmera l’Executive Summary qui figure ci-dessous, le volet financier, et donc les prêts consentis par la Chine à de nombreux pays émergents fait partie intégrante de la stratégie poursuivie par la Chine, et est parfois même au premier rang des considérations prises en compte par ces pays émergents quand ils acceptent d’être les hôtes de projets chinois dans le cadre de la fameuse « Belt and Road Initiative » (BRI).


Pour nous en parler, et au lendemain du second sommet des Routes de la Soie qui s'est déroulé à Pékin du 25 au 27 Avril dernier, nous sommes ravis d’accueillir Jacques Gravereau, grand spécialiste de l’Asie, et Fondateur et Président d’honneur de HEC EURASIA INSTITUTE, dont le profil détaillé figure également ci-dessous, et qui se penche depuis déjà longtemps sur le sujet de cette conférence.


Après la conférence, qui sera suivie d’une séance de questions - réponses, un cocktail vous sera offert, au cours duquel Jacques Gravereau pourra si vous le souhaitez vous dédicacer son dernier ouvrage, intitulé « La Chine conquérante, enquête sur une étrange superpuissance » (paru aux éditions Eyrolles en 2017).


Pour vous inscrire et payer en ligne, merci de bien vouloir cliquer ICI !


En espérant vous y retrouver nombreux !


Bernard Tézé, H85, membre du Bureau du CDI et avocat chez DS Avocats

Pierre-Yves Carpentier, H81, Président du CDI





EXECUTIVE SUMMARY


Explosion de la dette dans les pays partenaires : les déroutes de la soie ? 


Les projets chinois sur les « Routes de la soie » ont déferlé pour atteindre des engagements gigantesques de 240 milliards de dollars actuellement, à 60% dans les infrastructures lourdes (trains, routes, centrales électriques…), dont 150 Md.$ en Afrique. Si l’on recense les projets finalisables à moyen terme, on en arrive à une estimation globale de 900 Milliards de dollars, soit 40% du PIB français !


Cette stratégie a beau être présentée par la Chine comme « gagnante-gagnante » et irrésistible pour les pays bénéficiaires, elle sert d’abord les grandes entreprises d’Etat chinoises lesquelles, arrivant avec les financements ad hoc débloqués par les fonds créés à Pékin spécialement pour ce grand plan, sont toujours attributaires des projets. Le grand malentendu est qu’il ne s’agit pratiquement jamais de dons, mais de prêts bancaires chinois… que les pays doivent un jour rembourser. 


C’est là que le bât blesse de plus en plus sérieusement. Car la dette des pays-cibles des « routes de la soie » est en train d’exploser à des niveaux insoutenables. C’est ce que certains n’ont pas hésité à appeler une « diplomatie de la dette », visant in fine à se saisir d’actifs locaux insolvables en cas de non-remboursement. Le très sérieux Centre for Global Development américain a  identifié pas moins de 23 pays incapables de faire face à leur endettement. Parmi eux, huit pays sont déjà étranglés : au cours des seules deux dernières années, la dette publique est ainsi passée de 50 à 90% du PIB à Djibouti (77% dans des mains chinoises), de 50% à 80% au Tadjikistan, de 38% à 70% au Kirghizistan, de 48 à 68% au Laos, de 26 à 68% aux Maldives, de 40 à 60% en Mongolie, de 15 à 50% au Monténégro par le seul fait d’une autoroute construite par la Chine. 


La liste n’est pas close, loin de là. En Zambie, les banques chinoises détiennent 6,4 Md.$ de créances sur une dette zambienne totale de 8,7 Md USD. Même scénario en Ethiopie (7,2 Md USD prêtés par l’Exim bank chinoise), en Angola (6,9 Md USD), au Congo-Kinshasa (25% de la dette du pays), au Mozambique (également 25%), au Soudan. Au Kenya, l’inauguration récente du chemin de fer Nairobi-Mombasa (projet de 3,5 Md.$) laisse béante la question du remboursement, qui vient aujourd’hui à échéance. 


Quand on sort d’Afrique, la situation n’est pas plus brillante pour les Maldives, le Myanmar, le Laos, le Bangladesh, ainsi qu’en Asie centrale dans presque tous les pays en « stan » (Tadjikistan, Kazakhstan etc…). Mais que peuvent faire des pays comme le Tadjikistan, les Maldives ou Djibouti, petits pots de terre de respectivement  7, 4 et 2 Md. $ de PIB face à l’énorme pot de fer chinois pesant 12.000 Md.$ ?


 Le banquier peut-il saisir la maison lorsque le client fait défaut ? C’est ce qui s’est passé au Sri Lanka. A la fois pour séduire un nouvel allié crédule et corrompu et pour verrouiller un site stratégique de l’Océan indien, les Chinois ont construit ex nihilo un très grand port à Hambatota. Mais la dette du pays, devenue insoutenable, a contraint les autorités à céder en 2017 Hambatota pour 99 ans au groupe d’Etat China Merchants. C’est exactement ce qu’avaient négocié les Anglais en 1896 pour acquérir Hong Kong ! Ou encore 1.158 Km² de terres saisies au Tadjikistan pour les mêmes raisons. La Chine peut donc avoir des comportements coloniaux, vocable qu’elle avait tant fustigé. Sans même parler de 240 centrales au charbon hautement polluantes, construites dans 25 pays, que les Chinois n’osent plus construire chez eux.


Certains pays font de la résistance. La Malaisie de M. Mahathir vient d’annuler purement et simplement 26 Md.$ de projets chinois engagés sous son prédécesseur.  Les autorités birmanes ont fait de même pour leur port stratégique de Kyaukpyu. Même chose pour la petite Sierra Leone.


Le Pakistan est sans doute le pays le plus problématique. Le gigantesque projet « China-Pakistan Economic Corridor », depuis le port stratégique (« chinois ») de Gwadar jusqu’au Xinjiang chinois, sur 2.700 Km, est évalué à 62 Md USD. Le nouveau Premier ministre Imran Khan a trouvé, à son arrivée en août 2018, une dette monstrueuse plaçant son pays en quasi-faillite. Ses tentatives pour négocier un moratoire avec le FMI ont été sauvées in extremis par un apport de fonds saoudiens et émiratis.  Le « grand jeu » entre sunnites saoudiens et pakistanais et chiites iraniens, l’arrivée de nouveaux acteurs internationaux, génèrent une nouvelle donne stratégique, de plus en plus complexe. Un peu partout, les dénonciations politiques des dommages collatéraux des « routes de la soie » placent aujourd’hui la Chine sur la défensive, ce qu’elle n’avait pas du tout anticipé. 


Pr. Jacques GRAVEREAU

Président d’Honneur de l’Institut HEC Eurasia

Auteur de « La Chine conquérante » (Ed. Eyrolles)



Profil du Professeur Jacques GRAVEREAU


Fondateur et Président d’honneur de HEC EURASIA INSTITUTE


Il a d’abord mené une carrière d’entreprise, dont plusieurs années en Asie, à des postes de direction opérationnelle d’entreprise, puis en Europe de direction des opérations internationales et de comité exécutif.


A la demande de l’école HEC et de quelques grandes entreprises européennes, il a fondé en 1988 HEC Eurasia Institute, qui est reconnu comme l’un des meilleurs think-tanks d’expertise et d’action sur l’Asie au plan international, avec pour partenaires une vingtaine de groupes européens (sans subvention publique). Après l’avoir dirigé pendant vingt-cinq ans, il préside aujourd’hui le think tank Asia Strategies.

 

Professeur à HEC sur les questions asiatiques contemporaines et sur les problématiques de la mondialisation, il enseigne également, ou a longtemps enseigné, en Chine, au Japon, en Russie, dans le Golfe et aux Etats-Unis. Depuis lors Professeur Emérite à HEC. Egalement Professeur affilié à SciencesPo-Paris, il y enseigne actuellement dans les programmes d’Executive Education sur la mondialisation et sur la Chine.

 

Il intervient régulièrement dans de nombreuses conférences internationales et auprès d’institutions variées. Il est considéré comme l’un des meilleurs experts et praticiens européens du monde asiatique contemporain et des développements de la mondialisation. Il a publié de très nombreux articles, éditoriaux, études et plusieurs ouvrages de référence, dont :


·        Hong Kong, analyse d’un boom (Cujas, 1974) 


·        La Chine après l’Utopie (Berger-Levrault 1984) Prix de l’Académie des Sciences d’outre-mer


·        Le Japon au XX° siècle  (Points Seuil, 1989), Prix Shibusawa-Claudel


·        L’Asie Majeure, la révolution silencieuse de l’Asie orientale   (Grasset, 2001)


·        Crises financières (Economica, 2002) prix de l’Académie des Sciences morales et politiques


·        L’Incroyable Histoire de Wall Street (Albin Michel, 2011, paru en chinois en 2014 chez Citic Press)                                                                                                                                                                                                                                     

·        Les alchimistes de la confiance, une histoire des crises monétaires (Eyrolles 2013), Prix Turgot


·        La Chine conquérante, enquête sur une étrange superpuissance (Eyrolles, 2017)


Egalement président de l’Asia-Europe Business Forum (bras économique du sommet des chefs d’Etat Asie-Europe ASEM), où Il a été coopté depuis 2007 par ses pairs européens et asiatiques. Ancien Président du Pacific Economic Cooperation Council et représentant de la France auprès de cette institution internationale (1995-2003). Conseiller du Commerce Extérieur de la France depuis 1983 et membre (élu) du Conseil d’Administration du Comité National du CNCCEF de 2000 à 2010. Membre du Conseil Scientifique des centres de recherche français à l’étranger (2000-2010). Membre du conseil de plusieurs entreprises internationales, de plusieurs académies scientifiques (France, Chine, Japon, Corée, Indonésie) et de plusieurs revues scientifiques (Etats-Unis, Japon). Elu fin 2018 membre de l’Académie Catholique de France (section Droit & Economie du corps académique).


Docteur ès Sciences Economiques, Diplômé d’HEC (1972) et de l’IHEDN (36° session nationale). Marié, 3 enfants. S’exprime en 6 langues. Chevalier de la Légion d’Honneur.


gravereau1@gmail.com


J'aime
1279 vues Visites
Partager sur
Clubs
Diffusé sur : Stratégie de l'Entreprise - Corporate strategy

Salons de DS Avocats

6, Rue Duret 75116 PARIS

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Évènements suggérés

ven.

20

janv.

GUIDE PHARMA SANTE

-

mer.

24

avr.

Club HEC Détente : Visioconférence "LE SURRÉALISME, ENTRE RÊVE, HASARD ET INCONSCIENT"

mar.

03

oct.

COTISATION HUB ENTREPRENDRE 2023 - 2024

HEC ALUMNI